lundi 6 août 2012

Les petits plats dans les grandes idées...

Parce qu'il n'y a pas que la nourriture de l'esprit, et que le véganisme c'est aussi très concret.
Crème de courgettes
Raïta concombre et tomate

Roulés à la chocolinette

Quinoa aux petits légumes

Green Pizz' à la crème de petits pois

Banane flambée chocolatée, éclats de spéculoos

Glace vanille, chocolat et spéculoos

Burger de haricots rouges

Gâteau renversé à l'ananas, glace framboise

Crudités, réduction de vinaigre balsamique aux échalotes

Salade variée, poivrons, avocat, tofu lactofermenté, graines de courge, cumin, coriandre...

Pâtes fraîches maison aux poireaux et petits pois

Apfelstrudel

Makis avocat, concombre et poivron

Seitan bourguignon

Gâteau glacé aux myrtilles

Poires belle-hélène


Marionnettistes


L'autre jour, à Compiègne, on a fait danser des bêtes.

Leur énorme corps de force brute entièrement contraint par de petites mains et de petits pieds d'acier. Immobiles, haussés sur leur trône de chair vivante, leurs subtils mouvements crispés de pudeur, laissant croire que leur esprit seul tient les rênes. Illusionnistes.

La nuque arquée à l'extrême, muscles tendus, prêts à servir. Asservi, chaque tendon, comme un simple fil, tiré à leur gré. Marionnettistes.

Puissance endormie, corps soumis, rigide d'obéissance. L'animal n'est pas une machine, soit ; qu'il en devienne une. Caprice.

Airs de fête, notes enjouées, rythme caracolant. Eh bien : dansez, maintenant !

Mécanisme rouillé, mal huilé, qui peine à tenir la cadence d'un rythme mortellement uniforme, monotone et lent, d'une régularité froide. Rythme ancestral, repère du monde des hommes, cadence de leur coeur, structure de leur espace. Rythme imposé à un corps incapable de se fixer sur nos invariables et éternels repères, corps façonné pour l'impulsif, l'imprévu, le doux chaos des cahots d'une vie sans impératifs.

Pas de deux. Pas de trois. Pas de quatre. Pas un seul pas délié de la main gantée qui ordonne. Flexion exagérée, tendue, pliée, démarche saccadée, selon son bon vouloir. Tournez, manège !

L'être cheval devient son propre concept, tiré dans l'abstrait par l'ombre dominatrice. Sa marche, jambe projetée vers l'avant, devient militaire ; son galop, ralenti à l'extrême, devient rêve, fiction et parade ; sa silhouette, nuque courbée, tête baissée, rappelle une féminine humilité. Et que cet être fait pour vagabonder marche sur place, absurdité suprême, ne choque plus personne. L'être cheval n'en est plus un. Automate au rouage volontairement brisé. Marionnette. Danse insensée, grotesque et vaniteuse. Il ne lui reste plus guère que sa queue, fouet devenu apprêt, pour témoigner d'un semblant de spontanéité.

Une seule envie : couper les fils et que les chaînes se brisent, marionnette rendue à la vie, la vraie, celle pour laquelle des millénaires l'ont façonnée. Et le grand galop libéré qui s'enfuit, et qui fait bien. Insoumis, loin de la vue de ceux qui ne voient dans sa liberté qu'une provocation. Quelle honte que de priver les autres de ce que l'on ne parvient pas à atteindre soi-même !

Sommes-nous encore à l'époque où maîtriser le corps d'autrui était une gloire ? Cette pulsion dominatrice exprime-t-elle notre liberté ou son entrave ? La ruse qui prime sur la force brute, est-ce là notre honneur ? Asservir le vivant, est-ce là notre fin ? Ou sa cause ?

Pourquoi aller chercher le défi dans le corps des autres lorsqu'il réside déjà dans le nôtre propre, qui peut tant exprimer ?


Mais personne ne voit et les mains, aveugles, applaudissent tandis que les larmes, amères, sèchent en silence avant même d'avoir coulé.